Retrouver la flamme : ce que l’épuisement m’a appris sur la création

Nous sommes décembre 2023 et je suis toujours graphiste / directeur artistique. Je décide de publié 5 posts par jour pour voir jusqu’où cela va me mener. Sans exception. C’était censé être une stratégie de visibilité.

Une manière de faire entendre ma voix, de montrer mon travail et de générer des opportunités. Au départ, ça a fonctionné : des réactions, des échanges, de la portée.

Et d’un seul coup, plus rien.
Pas dans les chiffres. En moi.

Je me suis retrouvé vidé. Plus d’envie. Plus de sens.

Simplement une routine éreintante qui me rappelait chaque matin que je n’y croyais plus. Ce que j’ai vécu n’est pas un burn-out au sens médical du terme, mais une forme d’asphyxie créative.

Et je sais que je ne suis pas le seul.

Dans les métiers créatifs, on valorise énormément la régularité.

“Il faut être visible.” “Il faut montrer ce qu’on sait faire.” Ces phrases, je me les répétais comme des mantras. Mais à force d’écrire pour tenir le rythme, ne pas baisser la cadence, j’ai cessé d’écrire pour dire quelque chose.

Je m’étais piégé dans une dynamique de production constante, en oubliant que la création, ce n’est pas cocher des cases dans un calendrier. C’est un dialogue vivant avec soi-même et avec le monde.

Et ce dialogue, je l’avais complètement oublié.

Cette fatigue-là ne se manifeste pas forcément par des cris ou des insomnies. Elle est bien plus sournoise et pernicieuse. Elle s’installe doucement, sans que tu t’en aperçoives.

Je me levais le matin sans envie. J’ouvrais LinkedIn avec une boule au ventre.

Chaque post devenait un effort. Un mini-combat. Et pourtant je continuais, persuadé que c’était le prix à payer pour réussir.

Le pire, c’est que je voyais les autres avancer. Des amis, des studios, des freelances qui annonçaient de nouveaux projets, des collaborations, des réussites.

➔   et moi, j’étais juste là, en train de me débattre avec une perte de sens

Le contenu était là. Le rythme aussi.

Mais la flamme, elle, avait disparue.

J’écrivais par obligation. Sans conviction. Et quand on est créatif, c’est probablement l’un des pires états possibles. On peut continuer à produire, mais ce qu’on crée ne vit plus.

Ce n’était pas une question de compétences ou de stratégie.

C’était une question d’alignement. Je n’étais plus relié à ce que je faisais. Je postais pour cocher une case, pas pour nourrir quelque chose d’authentique.

Fin janvier 2024 a marqué une rupture. J’ai tout arrêté.

Pas de posts. Pas de pression. Et j’ai attendu.

Ce vide, que j’avais tellement fui, m’a permis de revenir à l’essentiel : pourquoi je prends la parole ? Qu’est-ce que j’ai à dire ? Pour qui ? Pour quoi ?

Les réponses ne sont pas venues tout de suite. Mais une chose est apparue très clairement : j’avais besoin de remettre du sens dans mon processus créatif. De sortir de la stratégie pour revenir à la sincérité.

Aujourd’hui, je publie à nouveau.

Plus qu’avant, même : 7 fois par semaine.
Mais la différence, c’est l’élan.

Je n’écris plus parce qu’il faut publier. J’écris parce que j’ai quelque chose à partager.

Parce que ça me fait du bien. Parce que ça me reconnecte à mon métier, à mes idées, à ceux qui me lisent.

Et si un jour je ne publie pas ? Ce n’est pas grave. Il n’y a plus de culpabilité. Plus de sensation d’échec. Juste une forme de constance douce, plus respectueuse de mes rythmes et de mes envies.

✔  un planning éditorial annuel, mais que je peux bousculer à tout moment
✔  des piliers de contenus clairs, pour éviter la dispersion tout en gardant de la liberté
✔  des créneaux fixes pour écrire, tôt le matin, avant les urgences du quotidien
✔  une place pour l’intuition, pour les idées qui surgissent sans prévenir
✔  un droit au silence, pour ne pas devenir l’otage de ma propre stratégie

Ce que j’ai compris dans ce silence, c’est que ce n’était pas seulement moi qui avais perdu la flamme. C’est aussi que le métier que j’aimais avait changé.

Le graphisme n’est plus ce qu’il était. Les attentes, les délais, la superficialité de certaines commandes, la standardisation des rendus, la banalisation de la médiocrité…

Ce n’est plus ce qui m’animait au départ. J’ai longtemps cru que le problème venait de moi. Mais non. C’est aussi le secteur qui a évolué : parfois trop vite, parfois sans sens.

Alors j’ai décidé de pivoter :

➔   j’ai réorienté Kamoo Studio vers l’accompagnement en communication éthique et durable
➔   l’ai lancé Epic Fail, un projet qui aide à dédramatiser l’échec et en faire une source d’apprentissage
➔   et je développe aujourd’hui We Are Collectors, une plateforme dédiée aux passionnés de collection, de gamification et de certification

Ces projets, je ne les ai pas choisis pour fuir.

Je les ai créés pour retrouver un espace qui me ressemble vraiment. Un espace où je peux créer avec sens, transmettre autrement, et surtout continuer à croire que mon métier et mes valeurs peuvent avoir un impact positif.

Créer du contenu, ce n’est pas faire du bruit. C’est occuper un espace avec justesse.

Pendant trois mois, j’ai parlé fort, mais sans m’écouter.

Aujourd’hui, je parle peut-être plus souvent, mais je parle vrai. Et ça change tout.

À celles et ceux qui se sentent perdus, fatigués, en bout de course : vous n’avez pas besoin de tout recommencer.

Soufflez, prenez le temps car vous avez peut-être juste besoin de revenir à vous-même.

Et si, en avançant, tu fais face à des obstacles ou à des erreurs, n’oublie jamais :

On tombe pour apprendre.
On partage pour avancer.
On écoute pour grandir. 🌱

Soutenir Epic Fail
Rejoins la communauté
  • Linkedin
  • Youtube
  • Instagram
  • Whatsapp

Apprends de ceux qui ont osé. Inscris-toi à notre newsletter !

Je consens à recevoir la newsletter par e-mail. Pour plus d’informations, veuillez consulter notre Politique de confidentialité

Vers une communication plus responsable

Loading Next Post...
Nous suivre
Sign In/Sign Up Menu Search 0 Panier
à lire
Loading

Signing-in 3 seconds...

Signing-up 3 seconds...

Panier
Cart updating

ShopTon panier est actuellement vide. Je t'invite à aller voir notre catalogue.