Comment bien choisir son associé et éviter les erreurs pour construire un partenariat solide

Lancer un projet, c’est comme embarquer pour une expédition en haute mer. Tu peux partir seul, mais le voyage sera long, périlleux et souvent épuisant. Ou tu peux choisir un équipier, un associé qui t’aidera à naviguer les tempêtes et à trouver la bonne direction.

Mais voilà : mal choisir son associé peut être un naufrage assuré.

J’en ai fait l’expérience.

✔ une première association réussie, avec ma femme, qui a été et reste une partenaire exceptionnelle dans Kamoo Studio.
✖  une seconde collaboration, bien plus difficile, qui, sur le papier, cochait toutes les cases mais qui s’est effondrée suite à divers problèmes durant le projet Fuckup Nights Luxembourg

Ce que j’ai appris ? Un bon associé, ce n’est pas juste quelqu’un avec qui tu t’entends bien ou qui a un beau CV. C’est quelqu’un qui partage ta vision, complète tes forces et surtout quelqu’un en qui tu peux avoir une confiance absolue.

Alors, comment éviter les erreurs et trouver la bonne personne ? Je vais te donner quelques indices.

Les fondations d’un partenariat solide

La complémentarité : ne cherche surtout pas ton clone

Le pire choix que tu puisses faire, c’est de t’associer avec quelqu’un qui pense exactement comme toi. Ce que tu veux, c’est un partenaire qui :

✔ apporte des compétences que tu n’as pas
✔ a un regard différent sur les problèmes (et apporte des solutions … car la critique est facile)
✔ est capable de combler tes lacunes au lieu de les mettre en avant

Exemple personnel : Avec Laurence, nous avons toujours eu une répartition claire : je me charge de la vision créative et stratégique, elle apporte de la structure et un regard critique essentiel.

Astuce : avant de t’associer, fais une liste honnête de tes points forts et faibles. Ensuite, trouve quelqu’un qui complète ces points faibles, plutôt que quelqu’un qui a exactement le même profil que toi.

Avoir une vision commune : si vous n’avancez pas dans la même direction, vous allez droit dans le mur

Un des pires pièges en association, c’est de penser qu’avoir une bonne idée commune suffit. Une vision commune, ce n’est pas juste un projet sur lequel vous êtes alignés aujourd’hui. C’est une manière de voir l’avenir, de prendre des décisions et d’aborder les défis.

Exemple personnel : avec mon second associé, nous étions d’accord sur le projet, mais pas sur la manière de le développer. Lui voulait du court terme, de la rentabilité immédiate. Moi, je pensais impact à moyen et long terme. Résultat ? Des frictions, des décisions prises à contrecœur et, finalement, une séparation inévitable.

Astuce : avant de signer quoi que ce soit, tu dois te poser ces questions, aussi difficiles soient-elles : comment prenez-vous des décisions en cas de désaccord ? Comment voyez-vous le projet dans 5 ans ?Que faites-vous si le projet met plus de temps à décoller que prévu ? Avoir des réponses à ces questions est essentiel pour avancer sereinement. Si les réponses divergent trop, il faut que tu aies le courage de dire “stop”.

Avoir une vision commune : si vous n’avancez pas dans la même direction, vous allez droit dans le mur

L’argent, le stress, les prises de décision… L’entrepreneuriat met une pression immense sur une relation professionnelle. Sans une confiance inébranlable, le doute va s’installer. Et une fois que le doute s’infiltre, c’est fini.

Astuce : avant de t’associer officiellement, teste ta collaboration sur un ou deux projets courts, avec des deadlines, des responsabilités claires et des moments de tension. Regarde comment vous gérez la pression ensemble. Pour ma part, j’ai appris que “lorsque tu as des doutes, il n’y a finalement pas de doute” et qu’il faut mettre fin à une collaboration dès que tu commences à ne plus te sentir à ta place ou que tu as l’impression qu’on se moque de toi.

Les erreurs qui m’ont coûté cher et que tu dois éviter

✖  Erreur 1 : croire qu’une bonne idée suffit
Ce n’est pas l’idée qui fait la réussite, c’est l’exécution. Et l’exécution repose sur l’équipe. Une mauvaise association peut tuer une bonne idée plus vite que n’importe quel obstacle extérieur : je peux te le confirmer.

✖  Erreur 2 : ne pas parler d’argent dès le départ
C’est un sujet tabou pour beaucoup, mais c’est pourtant le nerf de la guerre. Quel investissement chacun apporte-t-il ? Comment seront répartis les bénéfices ? Que se passe-t-il si l’un veut partir ? 
Un bon partenariat est un partenariat où tout est clair dès le départ. Surtout, ne te dis pas “il me remboursera plus tard” ou bien “ce n’est pas grave, il n’a pas d’argent” : c’est ce qui m’est arrivé et je peux te dire que ça ne finit jamais bien.

✖  Erreur 3 : ne pas prévoir de plan de sortie
Même avec la meilleure personne, un jour, vous pourriez vouloir prendre des chemins différents. Si vous ne l’avez pas anticipé, cela peut devenir un enfer. Préparer un plan de sortie reste essentiel et nécessaire.

✖  Erreur 4 : faire confiance trop vite
On pense souvent qu’un bon relationnel suffit à garantir une bonne association. Mais quand une personne cherche avant tout à se mettre en avant, à tirer la couverture à elle plutôt que de travailler pour un but commun, cela finit inévitablement par créer des tensions.

➔   La solution est simple : rédiger un pacte d’associés.

Les erreurs qui m’ont coûté cher et que tu dois éviter

Ce document juridique définit qui fait quoi, comment, et surtout comment se séparer proprement si nécessaire.

Les points essentiels à inclure sont :
✔ la répartition des parts et bénéfices : qui détient quoi, et comment les profits sont-ils distribués ?
✔ les différents rôles et responsabilités : qui est responsable de quoi ?
✔ une clause de sortie : que se passe-t-il si l’un veut partir ?
✔ une clause de non-concurrence : Pour éviter qu’un associé parte et monte un projet identique en face (une des clauses les plus importantes ! Je sais de quoi je parle …)
✔ un mécanisme de gestion des conflits : une manière d’éviter que le moindre désaccord ne tourne au combat judiciaire.

Astuce : que vous soyez amis ou de la même famille, faites ce pacte car la meilleure manière de préserver une relation est d’avoir des règles claires.

Choisir son associé, c’est choisir son avenir

Un bon associé peut faire exploser ton projet, mais un mauvais peut le tuer avant même qu’il ait une chance de réussir.

Pour résumer, il va falloir :

• vérifier votre complémentarité
• s’assurer d’avoir la même vision long terme
• ne travailler qu’avec quelqu’un en qui tu as une confiance absolue
• te protéger avec un pacte d’associés

Et surtout : prends ton temps. Un bon associé ne se choisit pas sur un coup de tête.

C’est une relation qui peut durer des années alors assure-toi qu’il s’agisse de la bonne personne avant d’aller plus loin.